Adapté de Kotler, Bowen, Makens par Bories, Laborde, Pichon, Décaudin, Marketing du Tourisme et de l’Accueil, 6ème édition, Pearson.

Les responsables marketing doivent faire preuve de prudence en analysant le comportement du consommateur. En effet, les consommateurs dĂ©clinent souvent une offre qui semble ĂŞtre trop avantageuse. Dès que les managers ont le sentiment de comprendre leurs clients, l’acheteur prend des dĂ©cisions qui semblent ĂŞtre irrationnelles.

Toutefois, ce qui ressemble Ă  un comportement irrationnel pour un manager est parfaitement rationnel pour le consommateur. Le comportement d’achat n’est jamais simple. Il est affectĂ© par de nombreux facteurs diffĂ©rents alors que sa comprĂ©hension est la tâche essentielle du dĂ©partement marketing.

Selon l’INSEE, Ă  l’échelle mondiale, le nombre d’arrivĂ©es de touristes internationaux en 2018 atteint 1 401 millions, soit une progression de 5,4 % par rapport Ă  2017. Au total, les recettes du tourisme international s’élèvent, d’après les estimations, Ă  1 226 milliards d’euros. La France, l’Espagne, les États-Unis et la Chine occupent le haut du tableau pour les arrivĂ©es internationales. Du point de vue des recettes, les États-Unis et l’Espagne restent en tĂŞte suivis de la France, de la ThaĂŻlande et du Royaume-Uni. En 2017, la France est toujours le pays le plus visitĂ© au monde avec un niveau record de 89 millions d’arrivĂ©es de touristes Ă©trangers en mĂ©tropole.

Selon L’OMT, en 2021, le tourisme enregistre une croissance de 4% mais reste très en dessous des niveaux d’avant la pandĂ©mie. La France reste attractive pour ce qui concerne les intentions de voyage.

https://www.tourmag.com/Conjoncture-touristique-la-France-reste-en-tete-de-la-course-en-Europe_a112244.html

Un modèle de comportement des consommateurs

Le marchĂ© d’aujourd’hui est devenu très concurrentiel et compte des milliers d’hĂ´tels et de restaurants. En outre, au cours des dernières annĂ©es les secteurs de l’accueil et du tourisme ont pâti de la mondialisation. Les sociĂ©tĂ©s hĂ´telières dont les sièges se situent dans des pays aussi divers que l’Allemagne, les Etats-Unis, et Hong Kong se livrent Ă  une concurrence agressive. Le rĂ©sultat est un marchĂ© international oĂą la concurrence est fĂ©roce avec des entreprises qui luttent pour leur part de consommateurs. Pour gagner cette bataille, elles doivent investir dans des Ă©tudes qui rĂ©vĂ©leront ce que les clients veulent acheter, quels endroits ils prĂ©fèrent, les Ă©quipements qui sont importants pour eux, comment ils achètent et pourquoi ils achètent.

L’étude du comportement des consommateurs nĂ©cessite de rĂ©pondre Ă  la question centrale suivante : comment les consommateurs rĂ©pondront-ils aux divers stimuli marketing qu’une entreprise pourrait utiliser ?

En effet, l’entreprise qui comprend vraiment comment les consommateurs réagiront face aux différentes fonctionnalités d’un produit, aux différents niveaux de prix et aux campagnes publicitaires bénéficie d’un avantage important sur ses concurrents. Par conséquent, les chargés d’études marketing en entreprises et les Universitaires sont constamment en train d’étudier la relation entre les stimuli marketing et les réactions des consommateurs. Leur point de départ est le modèle du comportement d’achat.

Modèle de comportement de l’acheteur

Les stimuli marketing reposent sur quatre Ă©lĂ©ments : le produit, le prix, la distribution, et la communication. Les autres stimuli sont reliĂ©s Ă  l’environnement Ă©conomique, technologique, politique et culturel de l’acheteur. Toutes ces stimulations sont traitĂ©es dans la « boĂ®te noire Â» de l’acheteur.

Les marketeurs doivent comprendre comment les stimuli sont modifiĂ©s en rĂ©ponses Ă  l’intĂ©rieur de cette « boĂ®te noire Â». Celle-ci peut ĂŞtre dĂ©composĂ©e en deux parties. Premièrement, un acheteur possèdent des caractĂ©ristiques qui influencent la façon dont il ou elle perçoit et rĂ©agit aux stimuli. Deuxièmement, le processus de dĂ©cision de l’acheteur affecte lui aussi les rĂ©sultats. Après traitement dans la « boĂ®te noire Â», les rĂ©ponses observables sont le choix d’un produit, d’une marque, d’un dĂ©taillant, du moment de l’achat ou encore de la somme d’argent qu’il est prĂŞt Ă  dĂ©penser.

Ce modèle montre que les sollicitations marketing et d’autres stimulations de l’environnement entrent dans la « boĂ®te noire Â» du consommateur, constituĂ©e par les caractĂ©ristiques de l’acheteur et son processus de dĂ©cision souvent difficiles Ă  saisir pour les marketeurs, et qui produisent certaines rĂ©ponses de leur part. Les marketeurs doivent dĂ©terminer ce qui est Ă  l’intĂ©rieur de cette boĂ®te noire.

Les facteurs qui influencent le comportement des consommateurs

Les achats des consommateurs sont fortement influencés par les caractéristiques culturelles, sociales, personnelles et psychologiques. Les responsables marketing ne peuvent pas contrôler ces facteurs, mais ils doivent les comprendre et en tenir compte.

Facteurs influençant le comportement du consommateur

Les facteurs culturels

Les facteurs culturels exercent une influence primordiale sur le comportement du consommateur. Nous devons examiner le rôle joué par la culture, la sous-culture et la classe sociale de l’acheteur.

La culture

La culture est un dĂ©terminant fondamental des besoins et du comportement d’une personne. Elle est composĂ©e des valeurs, des perceptions, des dĂ©sirs et des comportements qu’une personne apprend constamment au sein d’une sociĂ©tĂ©. La culture s’exprime Ă  travers des Ă©lĂ©ments tangibles tels que la nourriture, l’architecture, les vĂŞtements et l’art. La culture est une partie intĂ©grante des secteurs de l’accueil et du tourisme. Elle dĂ©termine ce que nous mangeons, comment nous voyageons, oĂą nous voyageons et oĂą nous rĂ©sidons. La culture est dynamique et s’adapte Ă  l’environnement.

Geert Hofstede introduit la notion de culture – https://www.hofstede-insights.com/country-comparison/

Les marketeurs essayent continuellement de déterminer les mutations culturelles afin de concevoir de nouveaux produits et services qui pourraient trouver un marché réceptif. Par exemple, le changement culturel vers une plus grande préoccupation au sujet de la santé et de la forme physique a conduit de nombreux hôtels à ajouter des salles de sport, des spa ou à développer des accords avec un club de remise en forme local afin que leurs clients puissent y avoir accès.

Le changement de l’intĂ©rĂŞt des consommateurs vers une nourriture plus lĂ©gère et plus naturelle a conduit les restaurants Ă  modifier leur carte. De mĂŞme, l’Ă©volution de l’ameublement vers des articles simples et de couleurs claires se reflète dans la conception des nouveaux restaurants.

Dans le même temps, un nombre significatif de consommateurs préférant le bon goût semble se rebeller contre les aliments qui sont bons pour leur santé. Les restaurants font face à un consommateur qui commande du poisson et une salade légère uniquement pour couronner le tout par un dessert gourmand, riche en matière grasse.

La sous-culture

Chaque culture regroupe plusieurs sous-cultures ou groupes d’individus qui partagent les mêmes valeurs en raison de leur nationalité, leur religion, leur appartenance à un groupe ethnique ou leur situation géographique. De nombreuses sous-cultures forment des segments de marché importants et les marketeurs conçoivent souvent des produits et des programmes marketing adaptés aux besoins spécifiques de ces groupes.

Aux États-Unis, par exemple, on observe diffĂ©rents marketing communautaires destinĂ©s Ă  diffĂ©rentes sous-cultures : Hispaniques, Afro-AmĂ©ricains, Asiatiques ou seniors. En France, l’origine ethnique n’est pas prise en compte par l’Insee ou l’INED. Il est donc difficile de quantifier les membres des diffĂ©rents groupes ethniques. Cependant, leur nombre n’est pas nĂ©gligeable et, vu le caractère prĂ©dictif de l’ethnie sur la consommation, de nombreuses initiatives marketing ont vu le jour, notamment dans le secteur des cosmĂ©tiques.

La classe sociale 

Toute sociĂ©tĂ© humaine met en place une certaine forme de structure de classes sociales. Les classes sociales sont des divisions relativement permanentes et ordonnĂ©es dans une sociĂ©tĂ© dont les membres partagent les mĂŞmes valeurs, intĂ©rĂŞts et comportements. En France, depuis 1982, l’Insee dĂ©finit les classes sociales par les PCS (professions et catĂ©gories socioprofessionnelles). Cette approche est plus dĂ©taillĂ©e que les propositions antĂ©rieures mais elle est aussi plus complexe. Les PCS classent la population selon une synthèse de la profession (ou de l’ancienne profession), de la position hiĂ©rarchique et du statut (salariĂ© ou non).

Les PCS agrègent trois niveaux (les groupes socioprofessionnels, les catégories socioprofessionnelles et les professions), ce qui donne 497 combinaisons possibles. Outre sa complexité, la difficulté de répliquer cette classification à un niveau international diminue fortement la portée de cet outil. Pour remédier à cet inconvénient, l’ESOMAR (European Society for Opinion and Marketing Research) propose une classification sociale standardisée sur le plan européen. En croisant l’âge, à la fin des études (de 13 ans à 21 ans et plus) et la catégorie socioprofessionnelle (du cadre supérieur E1 à l’ouvrier non qualifié E12), cinq classes sociales ont été définies (A, B, C, D, E).

Les marketeurs sont intĂ©ressĂ©s par la classe sociale car les individus au sein d’une classe donnĂ©e ont tendance Ă  avoir un comportement similaire, y compris le comportement d’achat. Les classes sociales montrent les prĂ©fĂ©rences distinctes pour un produit et pour des marques dans des domaines tels que la nourriture, les voyages, et les activitĂ©s de loisirs. Certains marketeurs se concentrent uniquement sur une seule classe sociale.

Les facteurs sociaux

Le comportement du consommateur est également influencé par des facteurs sociaux, qui comprennent l’appartenance à des groupes et à une famille, le rôle social et le statut.

Les groupes de référence

De nombreux petits groupes influencent le comportement d’une personne. Les groupes qui ont une influence directe et auxquels appartient une personne sont appelĂ©s groupes d’appartenance.

A l’opposĂ©, les groupes de rĂ©fĂ©rence sont des groupes auxquels le consommateur n’appartient pas et qui lui servent de points de comparaison directs (face-Ă -face), indirects ou des points de rĂ©fĂ©rence pour la formation de ses attitudes ou de son comportement. Souvent, les individus sont influencĂ©s par des groupes de rĂ©fĂ©rence auxquels ils n’appartiennent pas. Par exemple, de nombreux jeunes footballeurs sont influencĂ©s par les comportements de joueurs professionnels qu’ils espèrent un jour imiter en devenant eux-mĂŞmes professionnels. L’importance du groupe d’influence varie en fonction du produit et de la marque. Elle tend Ă  ĂŞtre plus forte lorsque le produit est visible par d’autres personnes que l’acheteur respecte.

Les marketeurs essayent d’identifier les groupes de rĂ©fĂ©rence de leurs marchĂ©s cibles car ces groupes influencent les consommateurs d’au moins trois façons :

  • ils exposent la personne Ă  de nouveaux comportements et modes de vie;
  • ils exercent une influence sur l’image que la personne se fait d’elle mĂŞme
  • ils crĂ©ent des pressions en faveur d’une certaine conformitĂ© sociale qui peut affecter les choix des individus en termes de produit, de marque et de fournisseurs
La famille

Les membres de la famille ont une forte influence sur le comportement de l’acheteur. Ainsi, la famille peut ĂŞtre considĂ©rĂ©e comme une organisation d’achat qui regroupe des consommateurs. Dans les sociĂ©tĂ©s occidentales, elle reste le groupe le plus important et a fait l’objet de recherches approfondies.

Les marketeurs s’intĂ©ressent aux rĂ´les et Ă  l’influence des Ă©poux et des enfants quant Ă  l’achat de diffĂ©rents produits et services. L’implication mari-femme varie largement en fonction de la catĂ©gorie de produit et de l’étape du processus d’achat.

Les rôles d’acheteur changent avec l’évolution des modes de vie du consommateur. Aux Etats-Unis, traditionnellement, la femme était le principal acheteur pour la famille, plus particulièrement dans les domaines de la nourriture, des produits ménagers et de l’habillement. Mais tout cela est en train de changer. Aujourd’hui, 70% des femmes travaillent en dehors de la maison et les maris ont la volonté de faire plus d’achats pour la famille. Par exemple, maintenant, les femmes achètent ou influencent près de 80% des décisions d’achat et les hommes représentent près de 40% des dépenses alimentaires.

Les enfants peuvent aussi avoir une forte influence sur les décisions d’achat de la famille. Les enfants influencent significativement toutes les décisions de la famille, du lieu où passer les vacances, du choix de la voiture et des téléphones portables que la famille achète.

Par exemple, pour encourager les familles à sortir manger avec leurs enfants suite à la récente récession, des restaurants ont attiré les enfants avec tout ce qui était envisageable. Depuis le menu sophistiqué pour les enfants aux offres spéciales jusqu’aux activités centrées sur la santé des enfants.

Les rĂ´les et le statut

Une personne appartient à de nombreux groupes : famille, associations, collègues et amis.

La position d’un individu dans un groupe peut être définie en termes de rôle et de statut. Un rôle comprend les activités qui sont attendues de la part d’une personne par celles et ceux qui l’entourent. Les rôles incluent généralement ceux de fils ou fille, épouse ou mari, et manager ou employé.

Chaque rôle influence le comportement d’achat. Par exemple, les lycéens qui dînent avec leurs parents peuvent agir différemment de la manière dont ils agissent lorsqu’ils mangent avec d’autres lycéens. Une personne qui commande un repas pour une association caritative sera peut être plus attentive au prix qu’elle ne l’est habituellement si cette association prône la frugalité. Cette même personne sera peut être plus intéressée par la qualité des aliments que par le prix lorsqu’elle commandera un repas pour son entreprise. Ainsi, le rôle d’une personne affecte de façon significative son comportement d’achat.

Chaque rĂ´le comporte un Ă©tat reflĂ©tant l’estime gĂ©nĂ©rale qui lui est donnĂ© par la sociĂ©tĂ©. Les personnes choisissent souvent des produits qui montrent leur statut dans la sociĂ©tĂ©.

Les facteurs personnels

Les décisions de l’acheteur sont également influencées par des caractéristiques personnelles, comme son âge et l’étape de son cycle de vie, sa profession, sa situation économique, son mode de vie, sa personnalité et la façon dont il se perçoit.

L’âge et le cycle de vie

Les types de biens et de services que les gens achètent changent au cours de leur vie. Leurs prĂ©fĂ©rences pour les activitĂ©s de loisirs, les destinations de voyage, la nourriture et les divertissements sont souvent liĂ©es Ă  l’âge. Des facteurs importants liĂ©s Ă  l’âge sont souvent nĂ©gligĂ©s par les marketeurs. Ceci est probablement dĂ» aux diffĂ©rences d’âges entre ceux qui dĂ©terminent les stratĂ©gies marketing et ceux qui achètent le produit et/ou le service. Une Ă©tude sur les voyageurs seniors a montrĂ© que ce segment accorde une grande importance aux barres d’appui dans les salles de bain, Ă  la prĂ©sence de couvertures dans les chambres, Ă  un bon Ă©clairage nocturne, Ă  la lisibilitĂ© et Ă  la visibilitĂ© des signalĂ©tiques dans les couloirs et aux menus Ă©crits avec de grandes lettres.

Le comportement d’achat est aussi influencĂ© par les Ă©tapes du cycle de vie familial. Les personnes jeunes et cĂ©libataires ont gĂ©nĂ©ralement peu de charges financières et dĂ©pensent une bonne partie de leur revenu discrĂ©tionnaire dans les loisirs. Les jeunes gens mariĂ©s sans enfant ont des revenus discrĂ©tionnaires importants et mangent souvent Ă  l’extĂ©rieur. En fait, ils prĂ©sentent une frĂ©quence de restauration hors foyer plus Ă©levĂ©e que celle de tous les autres groupes. Une fois qu’ils ont des enfants, leurs achats auprès de restaurants peuvent changer pour plus de repas Ă  emporter ou livrĂ©s Ă  domicile. Lorsque les enfants quittent le foyer, le revenu discrĂ©tionnaire peut faire un bond et les dĂ©penses de restauration hors foyer peuvent augmenter. Les marketeurs dĂ©finissent souvent leurs marchĂ©s cibles en termes de cycle de vie et Ă©laborent des plans marketing et des produits appropriĂ©s.

La profession

Le métier exercé par une personne affecte les biens et services qu’elle achète. Par exemple, les cadres d’entreprise commandent leurs repas auprès de restaurants qui proposent des plats livrés sur le lieu de travail alors que les employés utilisent les restaurants d’entreprise, apportent leurs repas ou les commandent à une chaîne de restauration rapide qui se situe à proximité de l’endroit où ils travaillent.

Certaines entreprises vont même jusqu’à positionner leurs produits pour une profession déterminée.

La situation Ă©conomique 

La situation Ă©conomique d’une personne affecte grandement le choix des produits et la dĂ©cision d’achat d’un produit. Durant les pĂ©riodes de rĂ©cession, les consommateurs Ă©conomisent sur les repas pris au restaurant, les loisirs et les vacances. Ils mangent moins frĂ©quemment Ă  l’extĂ©rieur et, lorsqu’ils sortent, ils diminuent leurs exigences dans leurs choix de restaurant et/ou de plats, cherchent des rĂ©ductions ou des offres spĂ©ciales.

Les marketeurs doivent observer les tendances du revenu personnel, de l’épargne et des taux d’intérêts. Si les indicateurs économiques indiquent une récession, les marketeurs peuvent revoir, repositionner ou modifier le prix de leurs produits.

Le style de vie

Des individus partageant la mĂŞme sous-culture, la mĂŞme classe sociale et la mĂŞme profession peuvent avoir des styles de vie diffĂ©rents. Le style de vie dĂ©passe la classe sociale et la personnalitĂ©. Il Ă©tablit le portrait de l’individu dans son approche globale face Ă  son  environnement. Il correspond au modèle de vie d’une personne exprimĂ© dans ses activitĂ©s, intĂ©rĂŞts et opinions.

Les dimensions du style de vie

Il existe plusieurs classifications des styles de vie mais la plus utilisĂ©e est celle de SRI Consulting : la typologie Valeurs et Styles de vie (VALS – Values And Lyfe Style). La mĂ©thode VALS a Ă©tĂ© la seule segmentation psychographique commercialisĂ©e Ă  ĂŞtre largement acceptĂ©e. Le système de segmentation est basĂ© sur les rĂ©ponses Ă  un questionnaire oĂą figurent 5 questions dĂ©mographiques, 42 questions attitudinales, ainsi que des questions sur l’utilisation de services en ligne et de sites Internet. Le questionnaire VALS demande aux rĂ©pondent leur degrĂ© d’accord ou de dĂ©saccord vis-Ă -vis d’affirmations comme « Je prĂ©fère que ma vie soit Ă  peu près identique de semaine en semaine Â», « j’ai souvent soif d’excitation Â», et « Je prĂ©fèrerais faire quelque chose plutĂ´t que l’acheter Â».

VALS Segmentation Model in Consumer Behaviour- VALS 2 Model
https://newsmoor.com/vals-segmentation-model-in-consumer-behaviour-vals-2-model/

Attention, les classifications Ă  partir des styles de vie ne sont en aucun cas universelles. Il en existe de nombreuses.

La PersonnalitĂ© et le concept de soi

La personnalité de chaque individu influence son comportement d’achat. Par personnalité, nous entendons distinguer les caractéristiques psychologiques qui engendrent des réponses à l’environnement qui sont relativement cohérentes et persistantes. La personnalité peut être utile à l’analyse du comportement de consommateur à l’égard de certains choix de produits ou de marque.

De nombreux professionnels du marketing utilisent un concept liĂ© Ă  la personnalitĂ© : le concept de soi (Ă©galement appelĂ© « image de soi Â»). Chacun de nous a une image mentale complexe de lui-mĂŞme et notre comportement tend Ă  ĂŞtre en cohĂ©rence avec cette image de soi [Edmund O. Lawler, “50 Years Behind the Bar,” F&B Magazine, 2, no. 1 (1994): 44]. Les personnes qui se perçoivent comme extraverties et actives ne seront pas susceptibles d’acheter des vacances en croisière si leur perception des croisières est celle d’une personne âgĂ©e se reposant sur des chaises longues. Elles seraient plus susceptibles de choisir des vacances de plongĂ©e sous marine ou de ski.

Les facteurs psychologiques

`Les choix d’achat d’une personne sont aussi influencés par quatre grands facteurs psychologiques : sa motivation, sa perception, son apprentissage, et ses croyances et attitudes.

La motivation

Une personne a diffĂ©rents besoins selon un moment donnĂ©. Certains sont biologiques, issus de tensions physiologiques tels que la faim, la soif ou le manque de confort. D’autres sont d’ordre psychologique, rĂ©sultant d’états de tension, tels que le besoin de reconnaissance, d’estime de soi, ou d’appartenance. La plupart de ces besoins ne sont pas assez forts pour motiver une personne Ă  agir Ă  un moment donnĂ© dans le temps. Pour qu’un besoin devienne un mobile, il faut qu’il atteigne un niveau d’intensitĂ© suffisant. La crĂ©ation d’un Ă©tat de tension pousse la personne Ă  agir pour libĂ©rer cette tension. Les psychologues ont dĂ©veloppĂ© des thĂ©ories de la motivation humaine. Deux des plus populaires, les thĂ©ories de Maslow et d’Herzberg, ont des significations assez diffĂ©rentes pour les consommateurs et pour les chargĂ©s d’études marketing.

La perception

Une personne motivée est prête à agir. La manière dont cette personne agit est influencée par sa perception de la situation par l’intermédiaire de ses cinq sens. Dans la même situation, deux individus avec la même motivation peuvent agir tout à fait différemment en fonction de la manière dont ils perçoivent le contexte.

En marketing, les perceptions des clients sont plus importantes que la réalité. Trois mécanismes affectent la manière dont un stimulus est perçu :

  • l’attention sĂ©lective,
  • la distorsion sĂ©lective et
  • la rĂ©tention sĂ©lective.
L’attention sélective

Les consommateurs sont exposés à une quantité énorme de stimuli quotidiens : le consommateur moyen peut être exposé à plus de 5000 stimuli commerciaux par jour. Comme il nous est impossible de prêter attention à tous ces stimuli, la plupart d’entre eux sont éliminés par un processus appelé l’attention sélective. L’attention sélective signifie que les marketeurs doivent multiplier leurs efforts pour attirer l’attention des consommateurs. Le vrai challenge consiste à expliquer quels stimuli seront remarqués par les consommateurs.

Voici quelques pistes :

  • Les consommateurs sont plus susceptibles de remarquer des stimuli qui se rapportent Ă  un besoin concret. Un consommateur qui est motivĂ© pour acheter un ordinateur remarquera les publicitĂ©s consacrĂ©es aux ordinateurs. En revanche, il ou elle ne sera probablement pas intĂ©ressĂ©(e) par les publicitĂ©s pour les Ă©quipements hifi.
  • Les consommateurs sont plus susceptibles de remarquer des stimuli qu’ils anticipent. Vous ĂŞtes susceptible de plus remarquer la prĂ©sence d’ordinateurs que de radios dans un magasin d’informatique parce que vous ne vous attendez pas Ă  ce que le magasin propose des radios.
  • Les consommateurs sont plus susceptibles de remarquer des stimuli qui sont plus grands que ceux qui sont normalement utilisĂ©s. Vous ĂŞtes susceptible de porter plus d’attention Ă  une publicitĂ© offrant 100 euros de rĂ©duction sur le prix d’un ordinateur qu’à une publicitĂ© qui propose une rĂ©duction de 5 euros.
La distorsion sélective

Même lorsqu’ils sont remarqués, les stimuli ne sont pas nécessairement interprétés comme l’émetteur l’avait souhaité. La distorsion sélective est la tendance à déformer les informations afin de la rendre plus conformes à ses croyances. Malheureusement les marketeurs ne peuvent pas faire grand chose contre la distorsion sélective.

La rétention sélective

Les consommateurs oublient beaucoup de ce qu’ils apprennent mais ils ont tendance à conserver l’information qui correspond à leurs attitudes et croyances. En raison de la rétention sélective, nous sommes susceptibles de nous souvenir des points positifs à mentionner à propos de produits concurrents. La rétention sélective explique pourquoi les marketeurs doivent si souvent répéter leurs messages de communication pour éviter qu’ils soient occultés.

L’apprentissage

Lorsqu’un individu agit, il apprend. L’apprentissage dĂ©crit les changements dans le comportement de l’individu qui dĂ©coulent de l’expĂ©rience acquise. La plupart de nos comportements sont appris. Les thĂ©oriciens de l’apprentissage, disent que l’apprentissage se fait Ă  travers l’interaction avec le besoin, le stimulus, l’indice, la rĂ©ponse et le renforcement. Lorsque les consommateurs utilisent un produit, ils apprennent Ă  son sujet.

Croyances et attitudes 

Par l’action et l’apprentissage, les individus acquièrent des croyances et des attitudes qui, Ă  leur tour, influencent leur comportement d’achat. Une croyance est un Ă©lĂ©ment de connaissance descriptive qu’une personne entretient Ă  l’égard de quelque chose. Un consommateur peut croire qu’une entreprise a les meilleurs Ă©quipements et le personnel le plus professionnel du marchĂ©. Ces croyances peuvent ĂŞtre basĂ©es sur un savoir rĂ©el, une opinion ou la foi. Elles peuvent porter ou pas, une charge Ă©motionnelle.

Les marketeurs s’intéressent aux croyances que les consommateurs ont à propos de produits ou de services spécifiques. Les croyances renforcent les images du produit et de la marque. Les consommateurs agissent à partir des croyances. Si les croyances infondées des consommateurs découragent les achats, les marketeurs lanceront une campagne pour les changer.

Les croyances infondées du consommateur peuvent affecter sérieusement le chiffre d’affaires et même la vie des entreprises.

Les croyances déterminent en partie les attitudes que nous avons à l’égard de différents objets : marques, individus, musique, nourriture …

Elle a trois composantes :

  • une composante cognitive qui rĂ©unit l’ensemble des croyances que l’individu nourrit Ă  l’égard de l’objet,
  • une composante affective qui traduit l’attirance de l’individu pour l’objet et, enfin,
  • une composante conative qui dĂ©signe l’intention de l’individu Ă  l’égard de l’objet.

Une attitude décrit les évaluations, sentiments et tendances relativement cohérentes d’un individu à l’égard d’un objet ou d’une idée. Elles donnent naissance à des prédispositions plus ou moins favorables, à l’origine d’un mouvement d’attirance ou au contraire de répulsion.

Les entreprises peuvent tirer des bénéfices des recherches sur les attitudes à l’égard de leurs produits. Comprendre les attitudes et les croyances est le premier pas pour les changer ou les renforcer.

Les attitudes sont très difficiles Ă  modifier car elles suivent un schĂ©ma. Par consĂ©quent, altĂ©rer une attitude nĂ©cessite souvent de procĂ©der Ă  de nombreux ajustements d’autres attitudes liĂ©es. Une entreprise a donc intĂ©rĂŞt Ă  adapter ses produits aux attitudes prĂ©existantes plutĂ´t qu’à chercher Ă  les transformer. Il y a bien sĂ»r des exceptions et certaines sociĂ©tĂ©s ont su dĂ©tourner Ă  leur profit les attitudes de leurs clients.

Un client qui revient manger plusieurs fois dans un restaurant et auquel on sert un mauvais repas au cours d’une de ses visites peut commencer à croire que la qualité de ce restaurant n’est pas fiable. Son attitude à l’égard du restaurant commencera à changer. S’il est à nouveau mal servi, ses attitudes négatives peuvent se fixer de manière permanente et empêcher un retour en arrière. De même, servir un repas médiocre à un client qui vient pour la première fois peut être désastreux.

Nous pouvons maintenant apprécier les nombreuses caractéristiques individuelles et les forces qui influencent le comportement des consommateurs. Le choix du consommateur est le résultat de l’interaction complexe entre des facteurs culturels, sociaux, personnels et psychologiques. Bon nombre de ces facteurs ne peuvent pas être influencés par les marketeurs mais ils les aident à mieux comprendre les réactions et comportements des clients.

Le processus de décision de l’acheteur

Les décisions d’achat s’effectuent en cinq étapes :

  1. La reconnaissance du problème,
  2. La recherche d’information,
  3. L’évaluation des alternatives,
  4. La décision d’achat et
  5. Le comportement post-achat.
Le processus de décision de l’acheteur

Ce modèle fait clairement apparaître que le processus de décision commence bien avant et finit bien après l’acte d’achat.

Selon ce modèle, le consommateur franchit successivement les cinq étapes pour chaque achat. Mais, dans la plupart des cas, certaines de ces étapes peuvent être sautées ou inversées. Ainsi, un consommateur habitué à un produit pourra, lorsqu’il n’en aura plus, passer directement de la reconnaissance du problème à l’achat. En revanche, pour d’autres situations liées à des achats complexes, ce modèle est utile car il montre tous les aspects du problème auquel est confronté le consommateur dans une situation nouvelle et demandant une certaine expertise.

La reconnaissance du problème

Le point de départ du processus est la reconnaissance du problème, c’est-à-dire la révélation du problème ou du besoin. Celui-ci peut se manifester en réponse à des stimuli internes (une forte sensation de faim) ou externes (l’exposition à une affiche publicitaire pour une barre chocolatée). Un besoin n’étant jamais vraiment isolé, cette étape incite le responsable marketing à rechercher les motivations mais aussi les freins susceptibles d’être liés à son produit ou à sa marque.

La recherche d’information

Un consommateur intéressé par un produit peut chercher ou non des informations supplémentaires. Si son besoin est très intense et le produit disponible facilement, il est très probable qu’il l’achètera immédiatement. Dans le cas contraire, le consommateur garde ce besoin en mémoire ou se lance dans une recherche active d’informations. Si par exemple vous décidez de changer de voiture, vous prêtez plus d’attention aux publicités, aux conversations sur ce sujet et aux voitures de vos connaissances. Vous pouvez également chercher à rassembler vous-même le maximum d’informations en lisant des brochures, en demandant l’avis de vos amis, etc. L’intensité de vos recherches dépend de la force du besoin, de la quantité d’informations dont vous disposez au départ, de la facilité avec laquelle vous obtenez des renseignements, de la valeur que vous accordez à toute nouvelle information et de la satisfaction que vous éprouvez à effectuer ces recherches.

Les consommateurs disposent de nombreuses sources d’information, qu’il s’agisse de sources personnelles (familles, amis, voisins, connaissances, réseaux sociaux), de sources commerciales (publicités, sites Internet, vendeurs, détaillants, emballages, présentoirs), de sources publiques (articles de presse, tests comparatifs des revues ou de sites de consommateurs, etc.) ou de leur propre expérience avec le produit (examen, manipulation, consommation du produit). L’influence respective de ces différentes sources varie en fonction du produit considéré et des caractéristiques de l’individu. Les consommateurs reçoivent davantage d’informations d’origine commerciale, mais accordent une plus grande importance aux informations qui les concernent personnellement. Une étude menée auprès de 32 000 personnes dans le monde montre qu’avec la généralisation des nouvelles technologies les consommateurs attendent des offres plus ciblées, des promotions et des messages personnalisés13. Les messages commerciaux jouent un rôle informatif, tandis que les conversations personnelles permettent d’évaluer ou de justifier le produit. Il est rare qu’une campagne publicitaire, même très ciblée, soit aussi efficace que l’avis d’un pair.

Au fur et à mesure que le consommateur collecte de l’information, sa connaissance sur l’offre disponible augmente. Ces informations lui permettent également de réduire progressivement son éventail de choix à quelques marques. Une entreprise doit donc s’efforcer d’identifier les sources d’information de l’acheteur et découvrir lesquelles ont été décisives, afin de tirer ensuite parti de ces renseignements dans l’élaboration de sa stratégie de communication.

L’évaluation des alternatives

À mesure qu’il reçoit de l’information, l’individu s’en sert pour réduire son incertitude par rapport aux alternatives et à leurs avantages respectifs. La manière dont il évalue les différentes alternatives dépend de ses caractéristiques personnelles et de la situation donnée. Dans certains cas, un même consommateur va réfléchir de façon logique et peser soigneusement le pour et le contre, tandis que, dans d’autres cas, son achat sera impulsif et basé sur son intuition. Les acheteurs prennent parfois seuls la décision d’achat, mais ils font aussi parfois appel au jugement des autres consommateurs, aux conseils de leurs amis ou des vendeurs.

Supposons qu’un consommateur ait circonscrit son choix à trois modèles de voiture et que sa décision finale repose sur les quatre attributs suivants : le style, le faible coût d’utilisation, la garantie et le prix. À cette phase de la décision, il a sans doute déjà évalué la manière dont chaque marque favorise chaque attribut. Il est évident qu’il achèterait aussitôt la voiture qui remplirait toutes les conditions recherchées, mais il est très rare qu’un produit réunisse toutes ces qualités. Il pourrait également privilégier un seul attribut, ce qui rendrait son choix facile à deviner. Cependant, la plupart des acheteurs tiennent compte de plusieurs attributs auxquels ils donnent une importance différente. Si les marketeurs savaient quelle pondération l’acheteur accorde à chaque attribut, ils pourraient prédire plus sûrement ce que serait son choix.

De nombreux modèles ont été élaborés pour rendre compte de ce processus. La plupart d’entre eux accordent une place importante aux facteurs cognitifs, en particulier aux règles selon lesquelles le consommateur forme ses jugements sur les produits qu’il envisage d’acheter.

Les responsables marketing doivent donc étudier comment leurs clients évaluent les produits concurrents. Une fois le processus d’évaluation connu, ils peuvent alors chercher à influencer la décision de l’acheteur.

La décision d’achat

À l’issue de la phase d’évaluation, le consommateur dispose d’un ordre de préférence lui permettant de classer les différents produits. Normalement, sa décision d’achat devrait correspondre au produit qu’il préfère, mais deux facteurs peuvent intervenir entre l’intention et la décision. Le premier est lié à l’attitude d’autrui. Si l’entourage de l’acheteur lui conseille d’acheter le modèle de voiture le plus économique, alors les possibilités qu’il choisisse un véhicule plus cher sont réduites.

Une seconde source de complication tient aux facteurs situationnels imprévus. Le consommateur peut avoir une intention d’achat qui tienne compte de son revenu, du prix du produit et du bénéfice qu’il espère tirer de son acquisition, mais des éléments inattendus peuvent modifier son choix. La situation économique peut se dégrader, la concurrence abaisser ses prix de vente ou un ami lui signaler qu’il n’est pas satisfait de ce produit. Par conséquent, ni les préférences ni les intentions d’achat ne correspondent toujours au choix final.

Le comportement post-achat

La tâche du marketing ne s’arrête pas à l’acte de vente. Après avoir acheté et fait l’expérience du produit, le consommateur éprouve un sentiment de satisfaction ou, au contraire, d’insatisfaction. Cette sensation résulte de la différence qui peut exister entre la performance perçue et les attentes qu’il avait à l’égard du produit avant d’en faire l’expérience. Si la performance est en deçà de ses attentes, le consommateur est déçu, et donc insatisfait ; si elle correspond à ses attentes, il est satisfait ; si elle les dépasse, il est agréablement surpris, et donc ravi. Pour satisfaire le consommateur, il faut donc soigner la performance de son produit, mais aussi gérer ses attentes de façon à ne pas susciter de déception. C’est la raison pour laquelle certains vendeurs vont parfois jusqu’à sous-argumenter afin de provoquer l’enthousiasme lors de l’utilisation du produit.

Certains achats entraînent une dissonance cognitive, c’est-à-dire une situation d’inconfort mental qui résulte de la coexistence d’éléments dissonants. Par exemple, il n’est pas rare qu’un achat ne soit pas tout à fait satisfaisant car l’acheteur se rend compte a posteriori qu’une marque concurrente a lancé un produit similaire à un prix bien inférieur. Dans cette situation, l’acheteur aura tendance à vouloir réduire cet inconfort en modifiant sa perception des attributs de l’offre concurrente. Il se dira par exemple que si la marque concurrente est moins chère, c’est sans doute parce qu’elle est de moins bonne qualité. Ce cheminement mental l’aidera à accepter son choix et à en être entièrement satisfait.

Un modèle intégrateur du comportement du consommateur a été proposé par Engel, Blackwell et Miniard.

Modèle intégrateur du comportement du consommateur d’Engel, Blackwell et Miniard